Inositol SOPK : Au-delà de l'Infertilité

Inositol SOPK : Au-delà de l'Infertilité
Reconnu comme l'une des principales causes d'infertilité, le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) affecte entre 15 et 25 % des femmes en âge de procréer. Toutefois, ce syndrome complexe ne se limite pas uniquement à ses effets sur la fertilité féminine. En effet, dans 70 % des cas, le SOPK serait associé à une insulinorésistance, une condition qui favoriserait l’apparition de troubles métabolique et cardiovasculaire. Pour accompagner les femmes sujettes au SOPK, un traitement à base de myo-inositol, minéraux et de vitamines permettrait l’amélioration des fonctions ovarienne et de l’insulinorésistance.

Origine et Symptômes du SOPK

Le SOPK, initialement décrit en 1935 par Stein & Leventhal, est un syndrome multifactoriel complexe, caractérisée par une variété de symptômes. Sur le plan clinique, il se manifeste par une hypo- ou anovulation chronique avec des irrégularités menstruelles, une hyperandrogénie, et biologiquement par une augmentation des taux d'hormone antimüllérienne (AMH) et d'hormone lutéinisante (LH).

Contrairement à ce que suggère son nom, le SOPK se traduit souvent à l’échographie par un aspect multi folliculaire plus que polykystique, présentant au moins 12 follicules par ovaire ou un volume ovarien supérieur à 10 ml. Les critères de diagnostic varient selon différentes classifications.

La classification de Rotterdam de 2003 requiert au moins 2 critères sur 3 parmi :
- L’hyperandrogénie clinique ou biologique,
- Les troubles du cycle menstruel,
- Les anomalies échographiques ou une élévation de l'AMH.

La classification américaine (AES 2009) retient l'hyperandrogénie clinique ou biologique en association avec une dysfonction ovarienne (oligoménorrhée, anovulation).

Les Complexes Liens entre l'Insulinorésistance et le SOPK

Comprendre le profil biologique d’une femme souffrant de SOPK.

Le profil biologique du SOPK révèle souvent des niveaux élevés de LH avec un ratio LH/FSH > 2,5, une augmentation d'AMH, de testostérone libre et d'androstènedione, ainsi qu'une diminution de progestérone et de SHBG. En plus, il est caractérisé par une augmentation de l'insulinémie et de l'insulinorésistance, une augmentation du LDL-c et des triglycérides, une intolérance au glucose, et une diminution de l'IGFBP (Insulin-like Growth Factor Binding Protein).

Comprendre la corrélation SOPK insulinorésistance

Le lien entre le SOPK et l'insulinorésistance (IR) est maintenant bien compris. Observée chez au moins 70 % des femmes sujettes au SOPK, l'insulinorésistance se caractérise par l’incapacité de l’insuline à augmenter la captation et l’utilisation du glucose. Elle se manifeste par une augmentation de l’insulinémie. L'insulinorésistance est l'un des éléments du syndrome métabolique et favorise le développement du diabète de type 2, de l'athérosclérose, ainsi que des complications cardiovasculaires et du SOPK.

Comprendre le lien entre gras du ventre et insulinorésistances

L'insulinorésistance est particulièrement associée à l'excès de graisse viscérale, plutôt qu'à l'accumulation de graisse sous-cutanée. Le tissu adipeux viscéral libère des substances appelées adipokines. Ces dernières provoquent une inflammation locale qui perturbe le stockage des lipides entraînant la libération de ces derniers dans la circulation sanguine. L'excès de lipides dans le foie et les muscles limite les effets de l'insuline, contribuant ainsi à l'insulinorésistance.

Méthode d’évaluation du SOPK

L'insulinorésistance est évaluée via diverses méthodes, notamment l'hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) et le test HOMA. Cliniquement le tour de taille sera l’indicateur à privilégier. Il existe également une corrélation significative entre l'obésité abdominale, l'insulinorésistance et le risque de développé des maladies graves. En effet, on observe une augmentation du risque de cancer du sein et de l'endomètre chez la femme, ainsi qu’un risque de récidive accru du cancer du sein.

SOPK, une prise en charge complexe

La prise en charge du SOPK dépasse largement la question du traitement de l’infertilité. Bien que le SOPK n'entraîne pas une véritable stérilité, les femmes atteintes présentent des ovulations moins fréquentes et peuvent mettre plus de temps à concevoir, ce qui peut devenir problématique avec l'avancée de l'âge.

Les signes conduisant les femmes à consulter un professionnel de santé sont variés. Parmi les problèmes fréquemment rencontrés on retrouve :
- Les troubles du sommeil,
- Les problèmes métaboliques,
- Les problèmes psychosociaux tels que la dépression,
- Les comportements alimentaires compulsifs,
- Les problèmes esthétiques liés à l'acné, la pilosité excessive, la perte de cheveux, - L'accumulation de graisse autour de la taille.

Une approche thérapeutique vise donc à réduire l'insulinorésistance, à réguler le cycle menstruel et à améliorer la fertilité.

La perte de poids par le biais de l'exercice physique et d'une alimentation équilibrée est un élément clé dans le traitement de l'insulinorésistance sous-jacente.

 

L'importance du Myo-Inositol dans le Traitement du SOPK

 

Les inositols, bien qu'ils ne soient pas des vitamines, jouent un rôle essentiel dans le corps et peuvent également être synthétisés par l'organisme. Ils agissent comme des messagers pour l'insuline, favorisant la régulation du glucose dans divers tissus tels que les muscles, le cœur et le foie. Dans le contexte du SOPK, une perturbation dans la transmission de ces signaux d'insuline vers les cellules contribue à l'insulinorésistance. Parmi les neuf stéréo-isomères d'inositols existants, deux jouent un rôle crucial : le D-chiro-inositol (DCI) et le myo-inositol (MI).

Le DCI favorise la synthèse et le stockage du glycogène, tandis que le MI favorise la consommation de glucose. Dans le SOPK, l'insulinorésistance entraîne une conversion accrue de MI en DCI, ce qui bloque l'ovulation et perturbe la fonction ovarienne. Dans le liquide folliculaire des femmes atteintes de SOPK, on trouve principalement du DCI, tandis que les femmes en bonne santé présentent principalement du MI. Les études montrent que l'administration de myo-inositol associé à des vitamines peut améliorer les cycles menstruels, les ovulations et les taux de grossesse, et peut même être plus efficace que la metformine dans certains cas.

SOPK, le rôle de la supplémentation en Minéraux et Vitamines

Outre le myo-inositol, d'autres éléments nutritionnels jouent un rôle important dans la prise en charge du SOPK. Les carences en zinc et en chrome sont liées à l'insulinorésistance observée dans le SOPK. De plus, les carences en vitamine D et en vitamine B9 peuvent entraîner une hyperhomocystéinémie, un facteur qui aggrave les risques cardiovasculaires.

Inositol SOPK : Un Avenir Prometteur

La prise en charge du SOPK va au-delà de l'infertilité, ciblant également l'insulinorésistance et les risques métaboliques associés. Le traitement complet implique une approche multidisciplinaire qui combine une perte de poids, des médicaments tels que la metformine, et des suppléments à base de myo-inositol, minéraux et vitamines.

Cette approche globale offre de l'espoir aux femmes atteintes de SOPK, en améliorant à la fois leur fonction ovarienne et leur sensibilité à l'insuline. La prise en charge du SOPK se présente sous un jour prometteur, avec des avancées continues dans notre compréhension de la symptomatologie et dans les traitements disponibles pour améliorer la qualité de vie des femmes touchées.

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