Contraception après accouchement : tout ce qu’il faut savoir

Contraception après accouchement : tout ce qu’il faut savoir

Après l’accouchement, de nombreuses femmes se posent des questions sur la reprise de la contraception. Le choix de la méthode contraceptive doit tenir compte de divers facteurs, tels que la santé maternelle, l’allaitement et les risques potentiels, notamment le risque de thrombose.

Cet article explore les moments appropriés pour envisager la contraception après l’accouchement, les options disponibles et les considérations relatives aux risques de thrombose.

Quand dois-je m’en occuper ?

Immédiatement après l’accouchement

Il est possible de tomber enceinte rapidement après l’accouchement, même avant le retour des menstruations. Pour les femmes qui ne souhaitent pas une nouvelle grossesse immédiate, il est important de discuter de la contraception avec leur professionnel de santé avant ou peu après l’accouchement. Voici quelques points clés à considérer :

1. Premières semaines 

L’ovulation peut survenir dès 21 jours après l’accouchement.

Les rapports sexuels peuvent reprendre dès que la mère se sent prête, généralement après 4 à 6 semaines.

Une méthode contraceptive doit donc être envisagée dès le premier contrôle postnatal.

2. Allaitement et contraception 

L’allaitement exclusif peut retarder l’ovulation et les menstruations (méthode MAMA - Méthode de l’Aménorrhée Lactationnelle).

Cependant, cette méthode n’est pas fiable à 100 % et ne doit pas être la seule méthode contraceptive utilisée.

Quelle contraception choisir ?

Il existe plusieurs options de contraception post-partum, chacune avec ses avantages et inconvénients. Le choix de la méthode contraceptive dépendra de divers facteurs, notamment l’état de santé général, les préférences personnelles et le risque de thrombose.

Contraceptifs hormonaux

1. Contraceptifs oraux progestatifs :

Convient aux femmes qui allaitent car elle n’affecte pas la production de lait.

Nécessite une prise quotidienne à la même heure.

2. Contraceptifs oraux combinés (pilule combinée) :

Contient des œstrogènes et des progestatifs.

Non recommandée pour les femmes allaitantes car les œstrogènes peuvent réduire la production de lait.

Peut augmenter le risque de thrombose, surtout chez les femmes ayant des antécédents de caillots sanguins.

3. Implant contraceptif :

Un bâtonnet inséré sous la peau du bras libère des progestatifs.

Efficace jusqu’à 3 ans et sans impact sur l’allaitement.

4. Injection contraceptive :

Une injection de progestatifs tous les trois mois.

Peut être utilisée pendant l’allaitement, mais peut retarder le retour à la fertilité après l’arrêt.

Dispositifs intra-utérins (DIU)

1. DIU au cuivre :

Ne contient pas d’hormones et peut être inséré dès 6 semaines après l’accouchement.

Efficace pendant 5 à 10 ans et n’affecte pas l’allaitement.

2. DIU hormonal :

Libère des progestatifs localement dans l’utérus.

Peut être inséré dès 6 semaines après l’accouchement.

Efficace pendant 5 ans et n’affecte pas l’allaitement.

Contraception barrière

1. Préservatifs (masculins et féminins) :

Méthode sans hormones et sans effet secondaire.

Peut être utilisé immédiatement après l’accouchement.

2. Diaphragme et cape cervicale :

Nécessitent une adaptation de la taille après l’accouchement en raison des changements dans l’anatomie du col de l’utérus.

Utilisés avec des spermicides pour augmenter l’efficacité.

Méthodes naturelles

1. Méthode de l’aménorrhée lactationnelle (MAMA) :

Basée sur l’allaitement exclusif et l’absence de règles.

Efficace à 98 % les six premiers mois si toutes les conditions sont respectées (allaitement exclusif, bébé de moins de 6 mois, pas de retour des règles).

2. Méthodes basées sur la connaissance de la fertilité :

Surveillance des signes d’ovulation (température corporelle, changements dans la glaire cervicale).

Moins fiables que d’autres méthodes.

Risque de thrombose

Les femmes présentent un risque accru de thrombose pendant la période post-partum (six semaines après l’accouchement) en raison de changements hormonaux, de la diminution temporaire de la mobilité et des traumatismes tissulaires. Ce risque doit être pris en compte lors du choix de la contraception post-accouchement.

Contraceptifs hormonaux et risque de thrombose

1. Pilule combinée :

Contient des œstrogènes qui peuvent augmenter le risque de formation de caillots sanguins.

Non recommandée pour les femmes ayant des antécédents de thrombose ou d’autres facteurs de risque (tabagisme, obésité, antécédents familiaux).

2. Pilule progestative :

N’augmente pas significativement le risque de thrombose et est plus sûre pour les femmes à risque.

3. Injection contraceptive et implant :

Contiennent des progestatifs et n’augmentent pas significativement le risque de thrombose.

Autres facteurs de risque

1. Antécédents personnels ou familiaux de thrombose :

Les femmes ayant des antécédents personnels ou familiaux de thrombose doivent consulter leur médecin pour choisir une méthode contraceptive appropriée.

2. Conditions médicales préexistantes :

Certaines conditions médicales comme l’hypertension, le diabète et l’obésité augmentent le risque de thrombose.

 

La contraception après l’accouchement est une question importante pour de nombreuses femmes. Il est important de choisir une méthode adaptée à ses besoins individuels et de considérer les risques potentiels, y compris le risque de thrombose.

Discuter de ses options avec un professionnel de santé permet de prendre une décision éclairée et de garantir une protection efficace contre une grossesse non désirée tout en minimisant les risques pour la santé.

 

Références

1. Organisation mondiale de la santé (OMS). “Family planning: A global handbook for providers.”

2. American College of Obstetricians and Gynecologists (ACOG). “Postpartum Birth Control.”

3. NHS. “Contraception after having a baby.”

4. Centers for Disease Control and Prevention (CDC). “Contraception Guidance for Health Care Providers.”

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