Vaginose bactérienne : symptôme, causes et traitements
Augmentation de vos pertes vaginales, mauvaise odeur intime… et si c’était une vaginose ? Quels en sont les symptômes ? Comment l’attrape-t-on ? Quel traitement peut être prescrit ? Comment l’éviter ? Quelles différences avec une mycose vaginale ou une vaginite ?
Qu’est-ce qu’une vaginose ?
La vaginose bactérienne est une infection vaginale qui apparaît en cas de déséquilibre des bactéries vaginales, de la flore. (1) Ce syndrome est caractérisé par une diminution des lactobacilles et une multiplication par 100, voire 1000, des germes anaérobies dont le Gardnerella Vaginalis.
Face à ce déséquilibre, la protection contre les infections est faible. Les bactéries peuvent ainsi proliférer et donner lieu à une vaginose. (2)
Quels sont les symptômes de la vaginose bactérienne ?
La vaginose se caractérise par des pertes fluides, grisâtres ou blanchâtres, dont l’abondance peut augmenter. La particularité de cette infection réside dans l’odeur de poisson qui s’échappe de ces sécrétions.
Si vous observez ces symptômes, des pertes vaginales inhabituelles odorantes ou non, il est important de consulter votre sage-femme ou votre gynécologue si vous avez le moindre doute. Ce dernier pourra alors poser un diagnostic précis, vous proposer d'effectuer un prélèvement en cabinet ou laboratoire et écarter ainsi tout autres contaminations.
Quelles sont les causes d’une vaginose ?
Le microbiote vaginal est composé de nombreuses bactéries non-pathogènes. Parmi elles, on retrouve les lactobacilles qui participent au maintien de la muqueuse vaginale et à éviter le développement des bactéries responsables d’infections.
Or, lorsque le nombre de lactobacilles diminue, la population des mauvaises bactéries peut augmenter.
Différents facteurs peuvent accroître les risques de vaginose bactérienne. C’est le cas notamment des infections sexuellement transmissibles, ou IST , de la multiplication des partenaires sexuels avec l’absence de protection ou encore de la prise antérieure d’un traitement antibiotique. À noter que l’utilisation d’un dispositif intra-utérin (DIU) augmente également fortement les risques de développer une vaginose bactérienne. (3) Cette infection peut également affecter des jeunes filles ou femmes vierges.
Comment soigner une vaginose bactérienne ?
Une fois le diagnostic établi, une question se pose : comment traiter la vaginose ? Dans le cas contraire, la vaginose bactérienne peut provoquer des complications telles qu’une maladie pelvienne inflammatoire.
De plus, dans le cas d’une grossesse, elle peut provoquer un travail et un accouchement prématuré ou une infection des membranes qui entourent le fœtus. Enfin, après un accouchement ou un avortement, elle peut causer des infections de l’utérus.
Traditionnellement, un traitement antibiotique est proposé par les professionnels de santé. Ces derniers peuvent prendre la forme de comprimés à avaler, de gel ou de crèmes vaginales. Attention cependant, certaines crèmes ou gel peuvent fragiliser les préservatifs en latex et les diaphragmes.
En général, quelques jours suffisent pour que le traitement fasse effet et que la vaginose disparaisse. Mais les récidives sont fréquentes. Environ 50% des femmes subissent ainsi une nouvelle vaginose dans les 3 à 6 mois suivants. Sans oublier que 30% des femmes observent également l’apparition d’une mycose après le traitement par antibiotiques. (4)
Il existe cependant des dispositifs médicaux, tels que des ovules vaginaux à base de post biotiques et d’huiles essentielles permettant une alternative à la fois curative et préventive.
Que faire pour éviter les vaginoses ?
Pour prévenir les vaginoses, il est important de renforcer sa flore vaginale. Pour cela, il est importants d’adopter certaines mesures hygiéno-diététiques :
- Buvez régulièrement (au minimum 1,5 L d’eau/jour) pour favoriser la miction
- Urinez fréquemment, sans interruption jusqu’à la fin de la miction, en particulier après chaque rapport sexuel
- Changez régulièrement de protection hygiénique pendant vos règles
- Favorisez une alimentation saine et équilibrée pour un transit intestinal régulier
- Pratiquez une activité sportive régulière
- Évitez l’usage de spermicide, avec ou sans diaphragme
- Évitez le port de pantalons trop serrés et préférez les sous-vêtements en coton
- Évitez de rester dans des sous-vêtements mouillés (maillot de bain)
- Évitez une hygiène excessive ou insuffisante et l’utilisation de savons inadaptés. Ainsi limitez, et si possible supprimez, l’utilisation des gels douches, dont l’agressivité détruit la flore. Privilégiez une toilette à l’eau ou avec un savon doux à pH neutre adapté à l’hygiène intime, et ce, pas plus d’une fois par jour. Enfin, les douches vaginales sont à proscrire.
Vous pouvez également avoir recours à des ovules vaginaux, spécialement conçus pour prévenir ce trouble. Ces derniers vous aideront à traiter votre vaginose, mais également à prévenir les prochaines.
Comment différencier la vaginose de la mycose vaginale ?
Les mycoses, ou candidoses, vaginales se caractérisent par de vives démangeaisons et une inflammation de la vulve et du vagin. Contrairement à la vaginose, causée par des bactéries, les mycoses vaginales sont provoquées par des levures naturellement présentes sur les muqueuses génitales.
Comment différencier la vaginose bactérienne de la vaginite ?
La vaginite est une inflammation du vagin. Elle peut être due à une irritation ou une infection due à un champignon (mycose vaginale), une bactérie, un virus ou un parasite.
Comment reconnaître la vaginite ? Les symptômes de la vaginite sont des pertes vaginales, des démangeaisons ou encore des brûlures vulvaires. De plus, elle est souvent associée à une irritation de la vulve, voire à des lésions de la peau. C’est pourquoi on parle souvent de vulvovaginite.
Or, dans le cadre d’une vaginose, si on observe une augmentation des pertes, souvent malodorantes, il n’y a pas d’inflammation.
Les sources :
2 - Lepargneur et al. La flore vaginale et ses troubles Editions Eska , Paris 2016
3 - https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32505132/ - Elevated Risk of Bacterial Vaginosis Among Users of the Copper Intrauterine Device: A Prospective Longitudinal Cohort Study - Kathryn Peebles, Flavia M Kiweewa, Thesla Palanee-Phillips, Catherine Chappell, Devika Singh, Katherine E Bunge, Logashvari Naidoo, Bonus Makanani, Nitesha Jeenarain, Doerieyah Reynolds, Sharon L Hillier, Elizabeth R Brown, Jared M Baeten, Jennifer E Balkus - PMID: 32505132 - PMCID: PMC8326546 - DOI: 10.1093/cid/ciaa703
4 – Support de formation microbiote vaginal et infections vaginales
5 - https://www.vidal.fr/maladies/sexualite-contraception/mycose-vaginale.html - Mardi 29 Décembre 2020
6 - https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/vaginite/definition-symptomes-facteurs-favorisants#:~:text=Qu%27est%2Dce%20qu%27,irritation%20non%20infectieuse%20du%20vagin. - 26 octobre 2021
- Tags: équilibre intime